lundi 2 novembre 2009

-- Frodon Sacquet – Troisième Album --














S’il est des constantes dans le monde incertain dans lequel nous vivons, Frodon Sacquet est bien de celles-là. Son troisième album ne déroge pas à la règle qu’il s’est imposée, et qu’il suit avec une rigueur implacable : toujours plus pitoyable.

Son premier opus, Highway to Mount Doom nous avait laissé cois. Entre ses ridicules solos de guitare et ses piaillements théâtraux (Gollum Got Rythm / Beating around the Balrog), ou ses allusions salaces à son hypothétique dépucelage (Touch ta Meuff), nous pensions avoir atteint le fond. C’était mal le connaître.


Dans son deuxième essai, Legolas est une pétasse, bouillie de techno déclamatoire, le chanteur s’épandait sur la non-vie sexuelle des elfes, ponctuant son discours de blagues salaces sur les blondes. Un déplorable fatras sonore entre comique troupier et dialogues de films de Marc Dorcel, à côté duquel un Bigard en rut passerait pour un Alphonse Allais cajolant un Apollinaire. La recette était infaillible : la mâchoire inférieure vous en tombait net.


Ce troisième album est du même cru. Never mind les glandes d’Alf, here come Frodon Paquet nous offre une bien ridicule ressuscitation du punk, qui se limite à une flopée de hurlements et provocations gratuites (God save Sauron, they made you a moron) et qui se conclut sur le pathétique Anarchy in the Comté, dont les appels à l’insubordination sont si puérils qu’ils éveillent plus en nous l’image d’un Speedy Gonzales que d’un Ravachol.


Pendant 42 minutes, inlassablement, Frodon Sacquet déverse sa haine, faisant peu de cas de sa musique qu’il semble avoir relégué au rôle de faire valoir, préférant masquer son manque d’inspiration par un look pseudo destroy. Si l’artifice réjouira les fans inconditionnels qui trouveront là encore un moyen d’exorciser leur frustration de n’avoir pu dépasser le premier chapitre du Seigneur des Anneaux, la faute aux descriptions et à un défaut d’action qui ne se plie guère aux canons de la fantasy, l’auditeur averti ne pourra que laisser filtrer un lourd soupir dépité et conclure qu’au moins, par ses efforts répétés, Frodon Sacquet nous conforte dans l’idée que la lutte contre le mal n’accouche pas forcément de quelque chose de bien.



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