lundi 2 novembre 2009

-- Cthulhu Live at Buddokan --























Il est des albums que l’on attend avec une impatience rare. Avec une certaine dose d’appréhension aussi. Si le marketing catastrophiste qui a accompagné sa lancée n’y est certainement pas pour rien, on ne peut nier la dimension légendaire qu’a acquise le souvenir de cette prestation.


Seul enregistrement de l’artiste, capté lors de l’unique concert de la mémorable tournée Cthulhu vous ruine la tête, et votre monde par la même occasion, nous étions en droit d’espérer une inoubliable baffe. Rappelons en effet qu’aucun des spectateurs présents n’a jamais pu témoigner d’une façon très distincte du spectacle monumental que fut ce concert, les uns réfugiés dans un mutisme paranoïaque, d’autres en proie à une démence incessante, les derniers morts.


Malheureusement, l’écoute de ce CD ne génère qu’une intense déception, la faute à une prise de son trop brouillonne (micros placés trop à l’intérieur de l’estomac de le l’exécutant ?) qui ne retranscrit jamais les nuances du jeu de l’artiste. Il nous reste donc à l’imaginer déchaîné comme il sait l’être, brassant l’air de ses amples mouvement de corps, beuglant ses mélopées de plomb, ne sachant plus quoi frapper de ses tentacules et pseudopodes, tambours, caisse claires, toms, guitare, pianos, amplis, fans amassés au premier rang, etc.


Contrairement donc à ce que la tapageuse campagne publicitaire clamait sans économies, ce disque ne rend pas fou. Toute l’horreur indicible que nous étions sensés y trouver se résume à un magma poisseux de notes sursaturées, d’où filtre quelque fois un hurlement de vierge sacrifiée, seuls moments d’émotions. Pour sombrer dans la folie, on attendra le retour du Grand Ancien sur scène, en espérant cette fois-ci qu’il fera honneur à notre beau pays et ruinera le Stade de France.

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